Né le 25 février 1950, Normand Boisvert est le seul garçon d’une famille de 9 enfants comptant 8 filles. Ses parents sont marchands de fruits et légumes au Marché local. La famille habite un quartier ouvrier de Trois-Rivières, une petite ville industrielle francophone de la province de Québec au Canada.
Pour le jeune Normand, l’école est un milieu un peu ennuyant qui le porte à dessiner des portraits durant ses cours. Dès l’âge de 15 ans, il quitte l’école pour aller travailler avec son père. Il continue inlassablement à faire des portraits et des bandes dessinées tout en occupant divers emplois afin de pouvoir survivre. Il rêve d’une carrière d’artiste et s’inscrit alors au Collège de Trois-Rivières dans le but d’apprendre à peindre. Mais l’art qu’on y enseigne ne rejoint pas le jeune Boisvert dans sa démarche artistique. Après la première année, il quitte.
Son père, ayant un local annexe à la maison familiale, il offre à son fils Normand d’y installer sa chambre-atelier. C’est alors son premier atelier à l’âge de 17 ans. Il y reste 2 ans et vend ses dessins et peintures au prix de $5 et $15, ce qui lui permet de subvenir à ses maigres besoins. Il produit alors avec ferveur et discipline dessins et peintures. C’est à la même époque qu’il découvre les peintres régionaux tels Léo Ayotte et Raymond Lasnier.
À 19 ans, pour améliorer son sort, il occupe alors un emploi dans une rôtisserie et par hasard, il y a un local voisin inoccupé. Il déménage alors dans ce local qui comprend également un coin chambre et cuisine ainsi qu’une grande vitrine pour exposer ses œuvres. Il s’acharne au travail mais cherche encore des réponses à ses angoisses d’artiste. Il s’inscrit alors en septembre 1971 à l’Université du Québec à Trois-Rivières en arts plastiques. Il se rend rapidement compte après le premier cours que ce ne sera pas le cheminement espéré qu’il y trouvera.
À la même époque, il expose au Centre Culturel de sa ville et y remporte un grand succès. La presse locale en fait d’ailleurs l’éloge. Il a de plus en plus de succès à vendre ses œuvres et quitte l’Université après un bref passage.
Boisvert commence alors à donner des cours de peinture. Il se contente de transmettre ce qu’il sait, lui qui n’a ni collège ni université étant un jeune peintre autodidacte. Il connaît beaucoup de succès et continue ainsi durant une dizaine d’années. Les revenus générés par les cours lui garantissent une certaine stabilité financière.
Il expose de plus en plus dans des centres commerciaux et lors d’événements divers et se fait connaître du public par l’entremise de la radio, de la télévision et des journaux. De 1972 à 1974, il réalise des séries de cours de peinture pour un réseau local de télévision.
Au début des années 80, il est de plus en plus sollicité par les organismes de la région pour présider des événements culturels. Les expositions se multiplient à un rythme effarant, dont le paroxysme est sans contredit le lancement, au Centre culturel de Shawinigan, de son livre “Normand Boisvert, Un peintre en Mauricie : peintures de l’artiste » (1980), accompagné d’une exposition solo.